Noëlle : un conte de Noël à l’héroïne enfin centrale

Noëlle, de Marc Lawrence par Walt Disney Pictures.

Alors voilà : je cherchais l’autre jour, comme n’importe qui ou presque en cette période, un bon petit film de Noël à regarder pour se mettre dans l’ambiance. Ce n’était pas le premier, ni possiblement le dernier et j’avais le temps de faire mon choix. J’ai donc naturellement fouillé du côté de mes intérêts et j’ai cherché un film dont la protagoniste principale soit une jeune fille ou une jeune femme.

Je pensais que sur la large production thématique des fêtes, ce ne devait pas être bien difficile de trouver mon bonheur, mais quel ne fut pas ma surprise de m’apercevoir que, certes, ce genre existe, mais qu’il n’est pas exactement courant pour autant. Alors, bien sûr, si vous cherchez une comédie romantique sur fond de joie familiale, rencontres fortuites et révélation de l’amour version miracle de Noël, ce n’est pas ce qui manque, souvent d’ailleurs avec une héroïne, toujours jolie, souvent maladroite, rarement en couple et surtout, visiblement, dont le destin est de trouver l’amour au plus vite sous peine de passer les fêtes seule, hérésie suprême. Mon manque d’enthousiasme face à ce genre de clichés et de codes parfois un peu trop étroit ne m’a pas permis de trouver quelque chose à me mettre sous la dent de ce côté-là. Mais dans les histoires d’enfants, il doit bien y avoir quelque chose, non ? Il n’y a pas que les petits garçons qui croient au Père Noël ou qui doivent sauver les fêtes, quand même ? Et bien… non, mais la proportion est nettement déséquilibrée. J’en retiens « Miracle sur la 34 ème Rue » (la version de 1994 en particulier), un classique où, effectivement, une mère et sa fille sont au cœur de l’histoire. Malgré ses immenses qualités et l’ayant déjà vu plusieurs fois, je voulais quelque chose d’un peu plus récent.

J’ai presque craqué pour Jingle Jangle, vu l’an dernier. Qui renierait une comédie musicale avec un casting pareil ? Je le conseille d’ailleurs vivement pour les amateurs du genre. On passe un très bon moment avec un Forest Whittaker en facteur de jouets et Keegan-Michael Key en antagoniste. Madalen Mills, la petite fille, est également formidable. Mais si l’histoire se passe bien dans le monde des jouets et à Noël, il manque le Père Noël et son entourage et puis, le temps à ma disposition était un peu juste pour les deux heures du film.

Je me suis donc rabattue sur Noelle, une comédie légère sur la fille du Père Noël qui, après la mort de ce dernier, doit aider son grand frère à assumer son nouveau rôle. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.

Là également, le casting est plus que correct. On y trouve Anna Kendrick (Twilight, Pitch Perfect, Scott Pilgrim), lumineuse en fille de Santa qui vit et rêve dans la joie de Noël. Bill Hader joue un fils de Père Noël qui ne rêve que de pays chauds, Shirley McLane est l’elfe Polly, la nounou qui se mêle de tout, et Julie Hagerty (l’hôtesse de l’air de « Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? ») est parfaite en mère poule anxieuse.

On découvre donc la petite famille Kringle et ses habitudes de Noël quand les enfants étaient petits avant une longue ellipse temporelle qui nous mène à quelques semaines des fêtes de fin d’année après le décès de Santa, 5 mois plus tôt. Nick, l’ainé, doit apprendre à enfiler le costume de son père, mais malgré sa bonne volonté, on sent bien que l’envie est absente. Devant le désastre, sa sœur lui propose de partir en week-end pour se détendre. Sauf que Nick va en profiter pour lâcher tout le monde et abandonner ses responsabilités comme un malpropre. Noelle, désormais détestée par tout le Pôle Nord pour avoir encouragé son frère a prendre la poudre d’escampette, décide de partir à sa recherche, d’autant que le « nouveau Santa », leur cousin, semble plus préoccupé par la rentabilité de l’organisation de la distribution de cadeau que par l’esprit de Noël. Volant le traineau et les rennes, la jeune fille s’envole donc pour Phoenix (que Nick a choisi plutôt qu’Hawaï ou Maui, ce type n’a décidément rien pour lui) à la recherche de son frère et… avec sa « tante Poly » qui s’est incrusté dans le traineau au dernier moment.

Après quelques péripéties sans grand intérêt dans lesquelles Noelle découvre le vrai monde, se lie d’amitié avec différentes personnes en mal de sens à leur vie et se rapproche particulièrement du détective privé qu’elle embauche pour retrouver son frère, elle réussit évidemment à le remettre sur le droit chemin et tous deux retournent au Pôle Nord à quelques heures du début de la tournée de distribution des cadeaux.

Et là, surprise, on découvre que rien dans le règlement désignant le Père Noël n’empêche que ce soit
une femme et c’est donc Noelle qui enfile le costume, bien trop grand pour elle, et part avec le traineau.

La dernière partie du film est sur sa propre acceptation de son rôle et sur sa prise de confiance qui aboutit, au cas où on aurait raté une métaphore évidente, sur le costume qui se met magiquement à sa taille et finit donc par lui aller comme un gant.

Alors certes, le scénario n’est pas exceptionnel, la plupart des ressorts sont attendus et on tire souvent sur la corde sensible avec juste un peu trop de force. Néanmoins le film reste plaisant, par ses décors, ses petites touches magiques, ses acteurs qui savent ce qu’ils font, une réalisation honnête et propre, une musique qui accompagne tout à fait l’ambiance des fêtes. Mais si j’ai finalement eu du plaisir à le voir (et même le revoir), c’est qu’au moins, l’héroïne ne finit pas casée maritalement avec le premier venu rencontré 2 minutes plus tôt, elle finit par devenir la Mère Noël de plein droit et au lieu de son second rôle de soutien, est soutenue par sa famille et ses amis. Parce que la gentillesse de Noelle n’est pas moquée, mais bien encouragée, parce qu’on privilégie le dialogue et l’honnêteté au conflit et au quiproquo et que pour moi, si les fêtes sont un moment familial, c’est justement ce genre de famille que je veux. Et rien que pour ça, je lui mets volontiers 4 étoiles (de Noël, bien sûr).

Joyeux Noël !

Laure

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