Pré-production
Le premier épisode de la saison 3 de Parlez-moi de Vous, celui du Docteur Caligari, n’aura pas été une sinécure, bien au contraire.
Nous avons débuté le tournage de cette troisième saison en été 2018 et voulions, dans un premier temps, tout faire en l’espace de deux semaines. Malheureusement, nous n’y sommes pas arrivés et seuls 8 épisodes ont pu être mis en boîte, soit pour un problème de casting indisponible, soit pour un problème de décor difficile à trouver… c’était ce deuxième cas de figure qui nous empêchait de tourner Caligari : il nous fallait un grand bâtiment, idéalement un vieux manoir, contenant au moins un long couloir avec plusieurs portes, afin de tourner une scène rendant hommage à Scooby-Doo. Or, un tel lieu n’est pas facile à trouver. Si bien qu’il nous aura fallu 4 ans pour constater que l’endroit idéal était en fait sous notre nez depuis toujours : le Chalet de la Croix-Bleue Jurassienne, à Tramelan.
Une fois le lieu trouvé, il ne restait plus qu’à trouver un acteur, une actrice et monter une équipe. Pour l’acteur, c’était facile, il avait déjà donné son accord en 2018, ce serait Jean Winiger, comédien fribourgeois de près de 50 ans de carrière. Pour l’actrice, il a fallu chercher et faire quelques téléphones mais nous y sommes finalement parvenus, grâce à Jonas, l’assistant réalisateur engagé sur le tournage. La Princesse serait incarnée par Anne-Sophie Ballester. Pendant ce temps, l’équipe se formait gentiment et chaque poste trouvait son occupant·e.
Tout allait bon train jusqu’au vendredi 15 avril, Vendredi Saint, où je reçois un téléphone de Jean Winiger :
JEAN WINIGER
Bonjour Pascal, j’espère que tu vas bien ?
PELEC
Oui, ça va, pas trop mal. L’organisation du tournage de samedi prochain avance bien.
JEAN WINIGER
Euh… oui, alors en fait, justement, il se trouve que j’ai un léger problème. Je sors mon nouveau livre ces jours et mon éditeur m’a organisé une rencontre avec tous les médias pour présenter l’ouvrage. Je devrai donc être à Fribourg de 11h à 15h, je ne peux malheureusement pas faire autrement.
PELEC
Ah… c’est très embêtant, ça. C’est à dire que le lieu de tournage est réservé et c’est la dernière date libre avant fin octobre.
JEAN WINIGER
Donc je ne pourrai malheureusement pas participer. Crois bien que ça m’ennuie beaucoup, car j’ai très envie de travailler avec toi. Donc si ça n’est pas pour ce projet-là, ça sera pour un autre.
Je me retrouvais donc dépourvu d’acteur et devais en trouver un autre en moins d’une semaine. J’ai commencé à faire divers téléphones, dont un à Jonas, mon super assistant, qui a aidé une fois de plus en trouvant l’homme de la situation. C’est finalement le lundi suivant, Lundi de Pâques, que j’ai eu contact avec Derek Robin, acteur professionnel qui acceptait de venir gratuitement. Le tournage était sauvé !
Production
La veille du tournage, nous nous sommes retrouvés avec une partie de l’équipe au chalet, le vendredi soir, pour partager une fondue. Certaines personnes dormaient sur place et nous en avons un peu profité pour tourner une première scène qui devait se faire à un autre moment. Nous avions tout le matériel nécessaire sur place et un décor qui faisait l’affaire. Nous avions également le réalisateur, l’assistant réalisateur, le directeur de la photographie, la scripte et l’acteur principal. Nous avons donc mis en place la scène afin de la tourner juste après avoir mangé. Puis, tout le monde est allé se coucher.
Le lendemain, nous nous retrouvions à 8h00 au chalet. Pendant que la partie de l’équipe qui dormait sur place finissait de déguster un petit déjeuner, le reste de l’équipe arrivait au fur et à mesure. Puis, chacun·e s’est attelé à la tache pour la première scène. Elle se ferait en extérieur et seul Denis devait y apparaître. Pendant ce temps, Cindy, notre maquilleuse, terminait de préparer Derek et Anne-Sophie. Aussi, puisqu’il s’agissait d’une scène extérieure et, de fait, sans éclairage, Dylan (directeur de la photographie) et Edgar (électro) mettaient en place les nombreuses lumières dans le long couloir pour tourner LA scène hommage à Scooby-Doo. Le temps de filmer notre scène extérieure et tout le monde étaient prêt·e·s pour poursuivre la journée.
Le tournage battait son plein et toute l’équipe était aux taquets jusqu’à l’heure de la pause midi où notre super équipe cuisine (mes parents) nous avaient préparé des spaghettis avec non pas une, ni deux mais bien trois sortes de sauces (dont deux sans viande pour les végétarien·ne·s) et des gâteaux faits maison pour le dessert.
Après ce copieux repas et une petite pause bien méritée, nous avons poursuivi le tournage dans la bonne humeur. Jonas nous a gratifié d’une petite cascade (délibérée) pour les besoins du tournage où, en plus de son poste d’assistant réalisateur, il a également officié en tant que doublure pour Derek, le temps d’un plan : celui sur la chute dans les escaliers. Nous étions tou·te·s stupéfait·e·s par sa prestation et le rendu visuel donnait particulièrement bien.
La journée et le tournage arrivaient à leur terme, mais il restait encore tout le matériel à ranger et le chalet à nettoyer. Nous nous sommes donc divisés en 2 équipes : l’une comprenant les membres de l’association, qui aidait au nettoyage, l’autre comprenant les bénévoles hors association qui s’occupaient de ranger et charger le matériel technique dans les voitures. Les nettoyages n’ont, finalement, pas pris beaucoup de temps étant donné qu’Olivier (régisseur) s’en était déjà largement occupé durant la journée, au fur et à mesure des lieux qu’on quittait et, bientôt, l’heure était arrivée de rentrer chacun·e chez soi, fatigué·e·s, mais satisfait·e·s du travail bien fait.